journée-lumière

Hier en fin de journée je marchais dans les rues devenues étrangement belles sur un grand ciel habité, aux couleurs denses, aux formes nuageuses pleines, plus bleutées que noires et la lumière était pourtant limpide, comme une lumière maritime et celle qui se posait sur les murs, sur l'alignement des façades faisait sortir leur beauté simple et bien dessinée, leurs tons pastels et j'avais l'impression vraiment, qu'au bout de chaque avenue -que je connaissais pourtant très bien - il pouvait y avoir la mer, une esplanade en front de mer, des quais, un port, le large. C'était un vrai bonheur de marcher ainsi dans des rues pourtant familières mais éclairées de cette beauté nouvelle, lavées, déchargées du connu et des habitudes.
J'avais beau savoir que j'étais à Romans, au bout des rues était la mer, et ce n'était pas une illusion, simplement un regard juste, plus ample, plus neuf. Un regard comme la conscience élargie qu'on peut avoir des choses, des êtres, dans les moments heureux de notre vie.
Et le soir, lorsque je fus rentré, ce fut un orage mémorable qui s'abattit, des heures durant, une partie de la nuit sans doute, le ciel dans son immensité en proie aux éclairs sans discontinuer, bombardé de lumière blanche, des milliards de mégawatts déchargés dans l'air, sillonnant l'espace comme des flèches et l'eau se déversant à flots sur la terre.
Soleil radieux ce matin, ciel léger.
Depuis quelques jours le temps était tout en contrastes, alternant soleil, chaleur estivale et brefs passages orageux. J'allais admirer de temps en temps les collages de Myra Coppey que j'appelle voyages, je lisais quelques passages des jeunes filles en fleurs sur la digue de Balbec...