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pour oubli
29 décembre 2008

la rivière vingt ans plus tôt

Le dimanche c’est plein d’oiseaux, des mouettes. L’hiver sur l’eau c’est l’affluence comme à la piscine les jours d’été. Chahuts, baignades, cris, courses-disputes en plein ciel pour un bout de pain. D’autres tellement haut qu’on n’en voit plus la blancheur. Ou sur les toits qui prennent le soleil, avec les pigeons. En fin d’après-midi la rivière est vite dans l’ombre, c’est les derniers plongeons, bruyants, la tête et la queue alternativement. Le soleil est une orange, au ras du coteau. Des canards glissent, en ronde. Les mouettes partent en virée, nuée désordonnée puis ronde aussi. Reviennent pour une dernière baignade, plus tranquille, en grands clapotis dérivants, rafraîchissants, puis elles s’envolent, moins criardes, redescendent la rivière. L’air est uniformément pâle, gris mauve, de plus en plus gris, de plus en plus frais, la rivière de plus en plus verte, sombre, déserte, seuls flottent au loin des points noirs, des formes blanches. L’air délicieux à respirer. Le vert de l’eau ressemble maintenant au noir. Un épais calme noir où s’amasse la colline, au bord du ciel qui dérive. Un gros oiseau blanc passe en grinçant des ailes, son grand cou droit devant comme un bâton, redescend la rivière. Il ne reste que le noir : je suis là.

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