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pour oubli
21 septembre 2008

l'animal

Nous avons le plus grand mal à sortir de notre bulle. Elle nous colle à la peau, elle est l'enclos indispensable qui nous protège et qui nous donne notre nourriture de relations. L'enveloppe ne se déchire ou ne nous laisse passer au travers que lorsqu'elle y est prête. Si elle est arrachée par accident, par effraction ou parce que quelqu'un s'en est extirpé, la douleur, les dommages sont plus ou moins graves, parfois terribles. La métaphore n'en est plus une, la douleur, les dommages psychiques sont bien réels.
Si notre intégrité est assurée alors nous pouvons, à la manière des animaux mollusques étendre nos tentacules vers les autres, les rétracter au besoin. Heureuses relations, qui peuvent alors s'établir. Mais comment, quand, naissent les problèmes ? Les métaphores, encore une fois, vont considérablement nous aider.
Nous remontons vers le nord. J'ai l'impression que le train joue avec le Rhône, le traversant plusieurs fois. Les peupliers viennent remplacer les barrières de cyprès, dans la plaine, nous devons être dans la Drôme.
Le livre de Jacques Brosse que j'ai dans les mains dit que "nous ne vivons pas nos passions, elles nous vivent. Nous possédant, elles nous dépossèdent, nous ne nous appartenons plus. Parler de l'objet de sa passion est un leurre ; c'est lui le sujet et nous l'objet." A peu de chose près, René Girard dit que le désir agit par lui-même. Presque plus de métaphore, du symbolique, des concepts. Presque, car "agir" est tout de même une métaphore, "appartenir" aussi. L'animal dont je parlais, notre intime, quelquefois se prend d'un appétit irraisonné pour un autre, il veut l'englober, ou coller à lui ses ventouses. L'animal en nous, dont parlait Nicole*. Certains ne veulent pas le voir, pas lui concéder d'existence, trouvent cette métaphore puérile et rustique, pensent organiser leur vie sans elle, la mener sans lui. Mais leur vie finit par les démentir, le plus souvent.

*Nicole Chaabi

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